L’évaluation et la prise en charge de la douleur constituent un véritable enjeu de santé publique en tant que critère de qualité.
Elle répond a un objectif humaniste, éthique et de dignité de l’homme.
La douleur physique et la souffrance morale ressenties à tous les âges de la vie rendent plus vulnérables encore les personnes fragilisées par la maladie. Les douleurs chroniques rebelles sont source d’incapacités, de handicaps et d’altérations majeures de la qualité de vie. La lutte contre la douleur satisfait à une attente légitime de toute personne.
•Suite à la parution, en mars 2011, de l’évaluation du Plan d’amélioration de la prise en charge de la douleur 2006-2010, quatre priorités ont été énoncées :
– 1) Améliorer la prise en charge des douleurs des populations les plus vulnérables : enfants et adolescents, personnes âgées en fin de vie et autres populations vulnérables
-2) Améliorer la formation pratique initiale et continue des professionnels de santé pour mieux prendre en compte la douleur des patients : formation médicale initiale des médecins, formation continue des médecins, odontologistes, pharmaciens et sages femmes et information et formation des paramédicaux.
-3) Améliorer les modalités de traitement médicamenteux et d’utilisation des méthodes pharmacologiques pour une prise en charge de qualité.
-4) Structurer la filière de soins de la douleur, notamment la prise en charge des douleurs chroniques rebelles.
Apaiser avant, et après / distraire pendant le soin – Quels enjeux?
•Pour s’assurer que les premiers soins se passent bien, et ainsi éviter des phobies ultérieures,
•Pour rassurer les enfants inquiets ou refusant des soins, pour conserver ou renouer la confiance.
•L’enjeu est de réaliser le soin dans un contexte le plus serein possible et bénéfique à tous : enfant, parents et soignants
•Pour assurer l’immobilité et éviter la contention, qui entraînerait une mémorisation négative du soin et risquerait de compromettre la réalisation des prochains.
Les méthodes non médicamenteuses dans la prise en charge de la douleur
Ces méthodes suscitent de plus en plus l’intérêt des équipes soignantes. Elles sont principalement basées sur une bonne préparation et une mise en confiance avant les soins, des moyens de distraction pendant les soins, et un accompagnement après les soins.
La distraction agit en saturant la sensorialité de l’enfant. Il s’agit de solliciter différents sens (vue, ouïe, toucher, goût, odorat) pour concurrencer la sensation désagréable ou douloureuse liée au soin. De nombreuses études et des publications prouvent l’efficacités de ces méthodes.
Les moyens de distraction pendant un soin douloureux sont très variés : jeux visuels ou sonores, aménagement de salles, technique du rêve accompagné, conte, massages (contre stimulation sensorielle), l’hypnoanalgésie, etc.
Même pas mal : des formations aux méthodes de distraction
Avec Même pas mal, notre association s’est emparée du sujet de la gestion de la douleur des enfants hospitalisés. Depuis 3 ans, notre équipe intervient dans une quinzaine d’hôpitaux partout en France. Nous faisons intervenir une formatrice professionnelle, socio-esthéticienne de métier, pour aider les soignants et les parents à mieux comprendre les besoins de l’enfant et à s’appuyer sur deux alliés précieux pour soulager sa douleur : la distraction par l’humour ou le jeu et la création de petits rituels de douceur. Ces moments privilégiés ont également pour vocation de resserrer les liens entre l’enfant et son entourage, souvent éprouvés par la maladie et son quotidien rythmé par les soins. La formatrice leur présente pour cela une malle remplie de jeux sensoriels, facilement utilisables avec des enfants de tout âge. Une partie de la journée est particulièrement dédiée à la formation des soignants aux Massages Magiques de la Fondation La Roche-Posay.
« Fidèle à notre credo, nous avons à cœur avec “Même pas mal” d’aider à recréer un lien parent-enfant dans un contexte où les parents sont souvent démunis et désemparés face à la souffrance de leur enfant. Nous les accompagnons pour être aussi acteurs du soin auprès de leur enfant, et d’oser. De leur côté, les soignants n’ont pas toujours connaissance de toutes les méthodes ni les outils à disposition pour soulager les jeunes patients. Avec « Même pas mal ! » nous venons vers eux pour leur partager des gestes simples qui contribuent à leur redonner confiance dans leur capacité à accompagner les enfants. Ces formations sont aussi des moments de partage, elles aident à créer un environnement propice au bon épanouissement de l’enfant, qui est le vrai destinataire final du dispositif » Ellen Meterreau, directrice générale de Tout le monde contre le cancer.
Notre équipe envoie également aux hôpitaux n’étant pas en capacité de recevoir la formation, des kits de jeux, afin d’équiper les services.
La prochaine tournée débutera le 10 février prochain, et se déploiera dans une quinzaine d’établissements.