Les congés spéciaux pour enfant malade : un défi pour les parents

Les problèmes de santé d’un proche, et en particulier d’un enfant, peuvent engendrer de nombreuses difficultés au quotidien pour une famille. Entre l’aspect financier, la gestion de l’école et de l’instruction, les rendez-vous médicaux et bien sûr, le maintien d’une vie professionnelle stable, il peut être difficile pour un parent de tout concilier. Chez Tout le monde contre le cancer, nous recevons quotidiennement par message ou à l’occasion de nos actions, des témoignages de parents faisant face à ces difficultés, et n’ayant pas toujours accès à de l’information sur leurs droits.

Heureusement, il existe des congés spéciaux liés à l’état de santé d’un enfant, qui permettent aux parents de trouver un équilibre entre leur travail et la prise en charge de leur enfant malade.

Congé de proche aidant : soutenir un membre de sa famille en situation de dépendance

Le congé de proche aidant est destiné aux salariés, agents publics titulaires ou contractuels qui souhaitent soutenir un membre de leur famille, y compris un enfant, souffrant d’une perte d’autonomie importante ou atteint d’un handicap nécessitant une présence soutenue et des soins constants. Ce type de congé est également accessible pour un proche vivant avec le salarié dans le cadre d’une hospitalisation à domicile.

Pour bénéficier du congé de proche aidant, le salarié doit justifier d’une ancienneté minimale d’un an dans l’entreprise. La durée de ce congé est de trois mois renouvelables, dans la limite d’un an sur l’ensemble de la carrière du salarié. Toutefois, il convient de préciser que le congé de proche aidant n’est pas rémunéré, sauf si une convention collective ou un accord d’entreprise prévoit le contraire.

Pour les aidants non-salariés qui ne bénéficient pas de ce congé (travailleurs indépendants réduisant leur activités, stagiaires non rémunérés, chômeurs suspendant leur recherche d’emploi pour accompagner un proche),  l’allocation journalière du proche aidant (ou AJPA) permet d’assurer un soutien financier dans cette période difficile. Elle est versée dans la limite de soixante-six jours (3 mois ouvrés) pour l’ensemble de la carrière de l’aidant, quelle que soit l’activité professionnelle exercée et quel que soit le nombre de personnes aidées.

Congé pour solidarité familiale : accompagner un enfant gravement malade

Le congé pour solidarité familiale permet au salarié de s’absenter pour accompagner un enfant atteint d’une maladie grave comme le cancer, menaçante pour sa vie et nécessitant l’assistance indispensable d’une tierce personne. Ce congé peut être pris en une seule fois ou sous forme de périodes fractionnées, mais ne peut excéder 310 heures de travail, soit environ deux mois à temps plein.

La loi exige du salarié qu’il prévienne son employeur au moins 15 jours avant le début du congé et qu’il fournisse un certificat médical attestant de la gravité de la maladie de l’enfant et de la nécessité de l’accompagnement. Le congé pour solidarité familiale est non rémunéré, sauf disposition contraire prévue par une convention collective ou un accord d’entreprise, ou si l’aidant est éligible à l’allocation journalière d’accompagnement d’une personne en fin de vie.

Congé pour maladie d’un enfant

Enfin, le congé pour maladie d’un enfant permet aux parents de s’absenter du travail pour prendre soin de leur enfant malade, dans la limite de 3 jours par an, ou 5 jours si l’enfant a moins d’un an. En France, selon une étude menée par le Conseil supérieur de l’égalité professionnelle et l’Institut BVA, 59% des mères prennent habituellement ces jours de congé pour enfant malade, contre 25% des pères.

Afin de bénéficier de ce congé, le parent doit obligatoirement fournir un certificat médical attestant de la nécessité de sa présence au côté de son enfant. Ce congé n’est pas rémunéré.

Congé de présence parentale

Le congé de présence parentale permet aux parents aidants de bénéficier d’un crédit de trois-cent-dix jours d’absence au sein d’une période déterminée par le médecin qui suit l’enfant, dans la limite d’une durée maximale de trois ans. Ce congé est ouvert aux salariés du secteur privé comme du secteur public. Il peut être pris en une ou plusieurs fois, et de manière fractionnée ou sous forme de travail à temps partiel. Chaque jour de congé pris ouvre droit à l’allocation journalière de présence parentale (AJPP), prestation familiale également ouverte aux travailleurs non-salariés qui réduisent ou cessent leur activité professionnelle pour s’occuper de leur enfant ainsi qu’aux demandeurs d’emploi indemnisés et personnes en formation professionnelle rémunérée.

Conditions d’accès et démarches administratives

Dans les trois cas présentés ci-dessus, il existe des conditions pour pouvoir bénéficier de ces congés :

  • Pour le congé de proche aidant, il faut justifier d’une ancienneté minimale d’un an dans l’entreprise.
  • Pour le congé pour solidarité familiale, il est nécessaire de prévenir l’employeur au moins 15 jours avant le début du congé.
  • Pour le congé pour maladie d’un enfant, le certificat médical de l’enfant doit être transmis

L’entreprise au service des parents aidants : des congés spécifiques adaptés

Au-delà des dispositifs légaux, certaines entreprises mettent en place des politiques de ressources humaines adaptées pour soutenir les salariés aidants. Il peut s’agir d’accords d’entreprise ou de conventions collectives incluant des aménagements spécifiques tels que :

  • Des jours de congés rémunérés supplémentaires dédiés à la prise en charge d’un enfant malade. Par exemple, si l’autre parent ne bénéficie pas de jours enfant malade, il peut arriver que l’entreprise accorde davantage de jours pour compenser la situation.
  • Une modulation du temps de travail facilitant l’accompagnement d’un proche souffrant d’une pathologie sévère.
  • L’octroi d’aides financières exceptionnelles ou cotisations à des assurances complémentaires.

De telles initiatives de la part des entreprises peuvent apporter un soutien précieux aux parents confrontés à la maladie de leur enfant, en leur permettant de mieux concilier leurs responsabilités familiales et professionnelles. C’est le choix que nous avons fait chez Tout le monde contre le cancer, en cohérence avec nos valeurs !

Les parents sont un soutien essentiel et quotidien pour leur enfant malade. C’est pourquoi il est primordial de les accompagner dans ce combat, en leur redonnant de la force. Chez nous, cette mission passe par la création de moments de joie, de bien-être et de retrouvailles, au sein de l’hôpital ou en extérieur.